Nous passions devant presque tous les soirs, en revenant à notre chambre d’hôtel, sans connaître son histoire : plus tard, j’ai su que la basilique Saint-Jean-de-Latran était le premier édifice monumental chrétien construit en Occident, au IVe siècle. J’ignorais ce détail mais il me semblait pourtant qu’elle tentait de me délivrer un message chaque fois que je disparaissais dans son ombre.
Je m’imaginais être l’un de ces automobilistes romains qui regagnait son domicile dans le Prenestino, au nord-est de Rome, par la via San Giovanni in Laterno qui partait du Colisée et aboutissait à la piazza du même nom où la basilique m’attendait. Je guettais alors avec une régularité naturelle proche de la prière, le moment où je dépassais l’arête du Palais du Latran qui jouxte la basilique, pour apercevoir dans mon rétroviseur ses statues découper le ciel. À cet instant précis, je saluais ma journée achevée, Rome tout entière, les années perdues, les astres égarés dans l’infini, et la vie qui fleurit dans les petits gestes ou les regards obliques qui ne durent pas plus de quelques secondes.
Je m’imaginais être l’un de ces automobilistes romains qui regagnait son domicile dans le Prenestino, au nord-est de Rome, par la via San Giovanni in Laterno qui partait du Colisée et aboutissait à la piazza du même nom où la basilique m’attendait. Je guettais alors avec une régularité naturelle proche de la prière, le moment où je dépassais l’arête du Palais du Latran qui jouxte la basilique, pour apercevoir dans mon rétroviseur ses statues découper le ciel. À cet instant précis, je saluais ma journée achevée, Rome tout entière, les années perdues, les astres égarés dans l’infini, et la vie qui fleurit dans les petits gestes ou les regards obliques qui ne durent pas plus de quelques secondes.
La basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome. Holga, format 120, tirage en C41. |
"Dans cette grande confusion du vent et du soleil qui mêle aux ruines la lumière, quelque chose se forge qui donne à l'homme la mesure de son identité avec la solitude et le silence de la ville morte" Camus - Noces
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