Il y a deux jours, j’ai dévisagé un homme dans le public de la
Cinémathèque, persuadé que c’était toi. Il avait les cheveux en
bataille, le visage émacié, et un regard égaré dans la mélancolie. Il
était sur une rangée derrière moi, à une dizaine de sièges, et j’ai
tourné ma tête plusieurs fois. Je me trouvais de bonnes raisons de
penser que ça pouvait être toi, Harry, comme si le souvenir impérissable
de Paris, Texas t’avait empêché de vieillir.
Et tout le monde pensait
te connaître tant ce Travis avait dépeint un peu des blessures d’âmes de
chacun de nous. Des blessures que seul un visage comme le tien pouvait
transfigurer en miracle, en gratitude, voire même en don de l’existence.
Je garde cet espoir de toujours commuer la peine en lumière, en éclat,
tandis que déjà, le désert du Texas fête le retour de son Travis.
Travis (Harry Dean Stanton) dans le film Paris, Texas de Wim Wenders en 1984. |
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